Atelier d'écriture
L'atelier, c'est l'occasion-parfois rare dans not'monde moderne- de se dégourdir les neurones en confectionnant un texte, plus ou moins construit ça c'est pas le problème. Dans cette optique et parce que nous sommes aussi un peu taquins, il arrive que nous repartions "à la maison" après un atelier avec des "devoirs" pour la prochaine fois. La "technique" est simple, chaque participant.e choisit un mot, tout le monde rentre donc chez soit avec une liste de mots. Le challenge consiste à écrire un texte libre qui contiendra tous (ou partie) les mots; texte qu'on ramènera à l'atelier suivant afin d'en faire profiter ses petit.e.s camarades. Un exemple étant plus parlant qu'un long discours, si vous voulez bien me suivre...
La liste de maux:
Cigarette- Camping- Authentique- Fermier- plage- Visage- Fainéant- Dynastie
Le résultat, dont vous pardonnerez (ou pas) la médiocrité...
J'écrase mon antepenultième cigarette sans dormir puis replonge illico dans les méandres de mon cerveau, sans boussole, tu parles si c'est pas gagné, avec l'espoir un peu vain, un peu fou, d'organiser nos vacances. A moi, ma bergère et les deux moutons noirs qui nous tiennent lieu de mômes.
Cette année, direction camping, celui des flots bleus, forcément, ils se nomment tous ainsi, "Camping des Flots Bleus". Enfin, tous ceux situés à moins de cinquante kilometres de la moindre plage ou de n'importe quoi associant flotte et sable dans un ensemble que chacun espère harmonieuxmais bon faut pas rêver. Ou plutôt si, tu rêves si tu penses poser tes congés au bord de la lagune, sous les pins ou les palmiers. Il n'est pas interdit de rêver mais tu vas vite t'apercevoir que c'est pas gagné, dans le genre sport à hauts risques.
L'année dernière, comme c' était un été apprenant, on est parti en chambres d'hôtes à la ferme , avec l'intention louable et...ferme d'en apprendre un peu plus sur ce statut étrange quoique nécessaire, le FERMIER.
On a vite compris que c'était pas une sinécure. Le visage que donne la société actuelle de la campagne, avec ce besoin légitime de retour à la Nature, de bio à tout crin, de tu parles si "ça m'gène de marcher dans la boue"...Franchement, là non plus ça résiste pas une seconde face au réel. Une fois de plus mes contemporain.e.s bourgeois bohèmes vont pouvoir m'agonir d'injures pertinentes du genre fasciste racialiste à tendances antisémites homophobes - tu m'as bien regardé?- mais NON , l'agriculture c'est pas les vacances, il ne suffit pas de planter tranquilou des graines puis de les regarder pousser. ça c'est sur les réseaux sociaux et autres blogs. Pis aussi dans ta caboche d'écolo urbain.
Dans la "vraie vie" c'est comme qui dirait une autre paire de gants de jardinage: haro sur les fainéants et autres amibes , va falloir se sortir les mains des poches et les doigts du nez- Je sais, ça va pas être facile. Donc niveau repos et remise d'aplomb pour affronter la rentréej'aime mieux vous dire qu'on n'y était pas, l'année dernière. nous par exemple, on a tous fini chez le Kiné, le dos proprement réduit en poudre par la grace et les joies du travail en plein air. Depuis on est franchement contre le bio, on n'achète plus que des plats cuisinés et autres produits transformés. Si on les laisse faire ces écolos, ils vont nous bricoler une dynastie d'ectoplasmes bouffeurs de salades élevés à la Quinoa. Alors qu'en vrai on a besoin de guerriers ; n'oublions pas les Russes à nos portes.
Je crois que l'on a bien fait de choisir Camping cette année. Comme ça l'année prochaine, lorsqu'on finira en camp, de réfugié ou de ré-éducation, on aura déja eu un début d'entrainement.
Olive Ant XXX
